La saison des cross nous permet de voler plus haut et plus loin que d'habitude. Nos aéronefs de toile sont des outils formidables qui nous permettent de voyager dans les trois dimensions. Mais rappelons-nous qu'il y a dans les airs des frontières invisibles délimitant des espaces aériens où nous ne sommes pas autorisés à voler.
Ces interdictions sont motivées par tout un tas de bonnes raisons et nous n'avons pas intérêt à franchir ces limites. En aout 2006, quelques pilotes volant au Salève ont pénétré la TMA de Genève. Un avion de ligne en phase d'approche a dû changer de trajectoire. Les parapentistes imprudents ont ensuite payé de lourdes amendes. Accessoirement, le site de vol libre a été fermé pendant quelque temps (le compte rendu de l'affaire).
Voici donc un résumé des contraintes concernant le nord du massif qui nous est cher et quelques ressources pour aller plus loin dans nos connaissances.
Réglementation dans l’espace aérien :
L’espace aérien est divisé en un grand nombre de zones (CTR, TMA, Zone règlementée, etc.). Elles sont toutes associées à des règles de pénétration spécifiques. Pour résumer,nous n'avons PAS LE DROIT DE VOLER dans les zones de classe A, B, C ou D et certaines zones à statut particulier lorsqu’elles sont actives.
L'article complet de Dominique sur le sujet
Limites des zones :
Les zones aériennes représentent des volume.
Ils sont définis par un contour horizontal qui est souvent déterminé par des coordonnées géographiques. On peut facilement le représenter sur une carte.
Pour les limites verticales, c'est un peu plus compliqué, mais il y a toujours un plancher et un plafond. Ils peuvent s’exprimer en « Hauteur/sol » en « Altitude » ou en « Niveau de vol » (cas particulier : lorsque le plancher est défini au niveau du sol, il s’exprime par l’annotation « SFC » pour Surface).
L’unité utilisée pour ces limites est le pied (1 ft = 0,3048 m) et les références sont diverses.
Pour une « Hauteur/sol », c’est plutôt simple à comprendre même si ça l’est un peu moins pour l’estimer en vol (exemple d’annotation « 1000 ASFC » ou « 1000 AGL » pour 1000 pieds au-dessus du sol).
Pour une « Altitude », nos GPS font assez bien l’affaire même si en réalité une altitude précise se lit sur un altimètre bien calé (ou alti/vario). Dans le cas d’une utilisation de ces derniers, il suffit de les caler à l’altitude connue du décollage avant de partir (exemple d’annotation « 1000 AMSL » ou « 1000 » pour 1000 pieds d’altitude).
Pour un « Niveau de vol », il faudra faire un effort de compréhension. Il est désigné par l’annotation « FL70 » pour 7000 pieds. Il s’agit en fait d’une « pseudoaltitude » qui a pour référence non pas le niveau moyen des mers (QNH) mais la pression de référence 1013 hPa.
Donc pour convertir un niveau de vol en altitude, il faut connaître la différence de pression entre le QNH et 1013.
- Si le QNH est supérieur à 1013, il faudra ajouter au niveau de vol : 8,5 m par hPa de différence.
Donc pour un FL50 et un QNH de 1023 hPa, son altitude est de : 1524m (5000 pieds) + 10 x 8,5m, soit 1609m d’altitude. - Si le QNH est inférieur à 1013, il faudra soustraire au niveau de vol : 8,5 m par hPa de différence.
Donc pour un FL50 et un QNH de 1003 hPa, son altitude est de : 1524m (5000 pieds) - 10 x 8,5m soit 1439m d’altitude.
Le document complet de Dominique sur le sujet
Cas concret pour le nord du Vercors :
Les zones qui nous concernent dans le Vercors sont principalement liées aux aéroports de Lyon, de St Geoirs et dans une moindre mesure de Valence. La principale est la TMA de Lyon Partie 04 de Classe C qui chapeaute les reliefs occidentaux du Vercors et toute la vallée de l'Isère de Moirans à St Marcellin. Son plancher est défini au FL65 (soit env. 1981m d'altitude). Plus à l'intérieur du massif (Montaud, Meaudre, Autrans et les Coulmes), on se trouve sous la TMA Lyon partie 11 de Classe C. Cette fois le plancher est au FL95 (soit env. 2895m d'altitude). On notera aussi la CTR Grenoble de Classe D qui va jusqu’au sol.
Donc à Saint Pierre nous ne pouvons pas voler à plus de 1981m (en condition standard) sinon nous pénétrons la TMA de LYON. En revanche, quand nous partons en cross au-dessus d'Autrans et Méaudre, nous pouvons passer à l'étage supérieur jusqu'à 2895m (en condition standard).
La carte (maj avril 2012, laisser le curseur immobile pour les infos relatives à la zone))
Et la version en 3D pour Google Earth (maj avril 2012)
Pour aller plus loin :
Une approche pédagogique des réglementations avec notamment les plaquettes Planez dans les Alpes et L'espace aérien pour les Nouilles |
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Le SIA est LA SOURCE OFFICIELLE pour la réglementation aérienne. Toutes les informations dont nous avons besoin sont accessibles gratuitement sur le site web (données à jour). |
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La cartographie de TOUTES les zones en 3D dans GoogleEarth (lien cassé pour le moment). Indispensable de tout connaitre pour qui veux faire des très grands cross et franchir la limite des 328km de Franck Arnaud. Attention : 5Mo dans GoogleEarth, c'est pas du petit bois. Lien de secours sur Vercors Envol |
Pour conclure :
Volez haut et loin, si vous le voulez, mais surtout volez en sécurité !