Le vol de l’Aigle…
Décidément avec Michel la date du 3 septembre nous sourit !
L’an dernier nous décollions du Mont Blanc. Cette année nous étions au refuge de l’Aigle, au pied des arêtes de la Meije, étape bienvenue et accueillante pour les alpinistes qui ont effectué en une très longue journée de haute altitude le magnifique parcours de celles ci en traversée depuis la vallée des étançons et le refuge du Promontoire.
C’était vraiment le jour ou il fallait y être : La fin d’un été trop souvent critiqué pour sa fraîcheur et sa météo fantasque. Mais quelle lumière sublime, quel air cristallin, des névés et des glaciers resplendissants de pureté, et une végétation éclatante de fraîcheur!
La montée au refuge de l’Aigle est une belle course de haute montagne, tarifée comme telle par les guides. Départ bucolique du pont des Brebis (1662 m). Sans repos on accède à des barres rocheuses. Il faut cheminer sans se perdre pour atteindre les grands névés et déboucher sur l’arête du Bec de l’Homme. De là on découvrira le cirque du glacier du Tabuchet, cirque dont les immenses gradins sont constitués par la face nord de la Meije, avec leurs loges d’exceptions que sont le Grand Pic, le Doigt de Dieu et la Meije Orientale. Bons rochers et quelques pas d’escalade sur cette arête parfois acérée, pour atteindre la vire Amieux qui permet de descendre dans le cirque, d’où par un facile parcours glaciaire on accède au fameux refuge de l’Aigle. Six heures ne seront pas de trop pour se hisser là haut à 3450 m.
Le refuge de l’aigle est un refuge mythique, longtemps simple cabane mais havre tellement mérité qu’on l’atteigne par le bas ou par le haut à la descente du grand Pic, il a été complètement rénové, et il a ré-ouvert ce mois d’Aout dans une configuration aussi proche que possible de sa configuration d’origine. Capacité majorée de 50%, condition de travail et de vie décentes pour ses gardiens. Ce qui n’a pas changé, c’est la somptuosité du cadre, et son ambiance totalement haute montagne. On peut y observer la progression des cordées là haut sur le fil des arêtes, certaines n’arriveront que tard dans la nuit.
Au matin, le vent est encore soutenu (20 km/h), et cela nous dissuade de monter un peu plus haut (il serait encore possible de monter décoller à 3700 de la tête des corridors). Nous cherchons un déco à proximité du refuge. Il nous faudra attendre un peu que le vent se positionne dans un axe plus favorable. Le déco, à négocier léger travers d’une pente peu soutenue, demande pas mal d’une énergie qui se transformera en griserie lorsque sera atteinte la tangente. Beau vol contemplation et attero un brin turbulent au pont des brebis (sans doute confluence avec la brise descendante de la vallée d’Arsine), il est autour de 10 h. [img]./media/kunena/attachments/legacy/images/decoaigle.JPG[/img]