Le Compte rendu de l'ascension et du vol des Rouies :
Vu les conditions météo, je suis quasiment le seul à croire à ce petit créneau pour du paralpinisme ; et j’ai presque forcé la main à Pierre Do pour s’engager dans cette aventure.
Départ de Beauvoir mardi 14 octobre à 14h15 pour la Mure, Corps et la longue vallée du Valgaudemar.
Arrivée à 16h45 au bout de la route au Chalet Hôtel du Gioberney (alt 1650m) ;
Conformément aux prévisions météo, le ciel est menaçant.
A 17h, nous partons pour le refuge du Pigeonnier sous quelques passages pluvieux à la limite du brouillard.
Nous arrivons au refuge (alt 2430m) à 19h, juste à la tombée de la nuit.
Le refuge d’hiver non gardé, à notre agréable surprise, c’est comme le refuge d’été mais sans le gardien.
Nous avons accès à quasiment la totalité du bâtiment (sas d’entrée avec les sabots, grande salle à manger, cuisine avec gaz, ustensiles de cuisine et vaisselle, 2 dortoirs avec couettes et grand luxe : wc intérieurs,…).
Mercredi 15 octobre : lever à 4h et départ à 5h10 sous une nuit étoilée après avoir nettoyé le refuge.
Nous avons bien fait de repérer le départ du sentier la veille ;
Il est agréable et très bien tracé entre les blocs et barres rocheuses ;
Vers 6h15 à 2600 m nous le perdons à cause de la neige qui recouvre la trace et les cairns.
Sortie du GPS et recherches dans la nuit : nous sommes montés un vallon trop tôt et devons redescendre de 200m pour rattraper le sentier et contourner le dernier éperon ; Une demi-heure de perdue !
Dès que la pente se redresse, nous devons faire la trace dans cette neige fraîche en se fatigant plus que d’ordinaire
A 7h30, à 2900 m d’altitude, nous trouvons de la glace sous la neige du névé, nous chaussons les crampons et nous encordons.
Dès le rétrécissement du couloir, comme conseillé sur les topos, nous empruntons les vires à escalader sur la gauche ; mais elles sont entièrement recouvertes de neige et de glace ; le piolet et les crampons sont fort utiles.
A 8h40, nous débouchons au sommet de cette paroi et prenons pied sur le glacier des Rouies.
A 9h20, un peu avant le col des Rouies nous trouvons un replat le long de l’arête à 3260 m.
En faisant la trace, il faudrait encore 2 à 3 heures pour atteindre le sommet à 3589 m.
Les prévisions météo étaient bonnes jusqu’à 11 h mais ensuite cela devrait se dégrader.
Nous ne prenons pas le risque de continuer et décidons de décoller de cet endroit.
La brise qui était bien face à notre arrivée est maintenant travers arrière droit (tendance nord alors que le sud est prévu) ; c’est peut-être encore trop tôt.
Mais le glacier est peu incliné à cet endroit et la neige fraîche sur la glace n’enfonce pas trop, ce qui permet de courir sur une bonne distance.
A 10h je suis en l’air pour un vol d’une vingtaine de minutes au-dessus de notre itinéraire de montée.
Je n’ai pas pris mes gants de ski mais seulement des gants de vtt pour pouvoir faire des photos sans les quitter ; ils sont mouillés et je recommence pour la 2ème fois depuis cette nuit à avoir l’onglet.
Je pose sur le parking tout près du chalet-hôtel, à 20 mètres de ma voiture.
Pierre Do, pendant ce temps, effectue plusieurs tentatives et réussit à décoller 1h40 après moi à 11h40 ; après un vol de 26 mn où il chemine le long des reliefs, il atterrit à la Chapelle en Valgaudemar.
Il fait encore beau et nous sommes enchantés.
Le diaporama
(en agrandissant au maximum les 2 photos que j'ai faites en vol de notre itinéraire de montée, on aperçoit la voile de Pierre Do étalée au décollage sur le glacier)
La trace de mon vol